MX Reflexion Live avec Xavier Boog

Un live vidéo un peu spécial écourté à cause de problèmes de sons du côté de notre ingénieur / réalisateur Blaise Abbadie.

Malheureusement pas d’enregistrement audio ou vidéo possibles. Heureusement que Nico a pris des notes pendant cette interview détente auprès de Xavier Boog ! Retrouve dans cet article tout ce qui s’est raconté pendant cette visio…

Merci à SD Pics d’immortaliser des moments comme ça. Pas comme Blaise, incapable d’enregistrer une conversation…

Avec nous ce soir, un grand nom du motocross français depuis de nombreuses années, 5 titres de champion de France Elite, plusieurs top-10 au général en championnat du monde MX2 et MX1, malheureusement il termine sa carrière par une amère seconde place à la course relais du Kenny Festival derrière l’équipe CBO / MX Reflexion, c’est le grand Xavier Boog ! Comment ça va Xavier ?

Ça va très bien merci les gars, même si je garde un mauvais souvenir de cette défaite… Mais c’est le jeu, j’ai appris de mes erreurs et je reviendrai plus fort avec une grosse équipe dès l’an prochain ! Heureusement que je me suis rattrapé le dimanche dans la catégorie élite pour finir sur une bonne note !

Le Kenny Festival est un événement auquel tu te dois d’assister pour tes sponsors, est-ce une contrainte à cause ton calendrier déjà chargé ? 

Non ce n’est pas une contrainte malgré que les saisons soient longues. Entre l’élite qui se termine et les supercross qui enchainent de suite, c’est difficile de souffler. Par contre le Kenny Festival permet de penser à autre chose et surtout de se faire plaisir. Particulièrement cette année où nous avons pu faire la rando avec Arnaud et Nico Aubin. Bizarrement on ne s’est pas trop tiré la bourre où mis des block-pass. C’est resté sage, personne n’a fini dans un arbre (rires) ! C’était vraiment sympa, on s’est retrouvé à la pause repas dans un gîte avec Jérémy Tarroux, Zach Pichon, Calvin Fonvieille… que de bons souvenirs et rigolades de cette journée du samedi. 

C’est aussi un week-end où on prend le temps de parler aux fans, de les retrouver lors de la soirée, de discuter avec des concessionnaires… Tout le monde est là pour le plaisir.

Est-ce que cette randonnée te donne envie de te mettre à l’enduro en tant que pilote pro ?

J’ai adoré ça et je roulerai en enduro de temps en temps en tant que retraité. Par contre hors de question de faire de la compétition au niveau professionnel, c’est trop exigeant et c’est bien la raison pourquoi je prends ma retraite sportive.

Tu sembles avoir mis le supercross de côté cette année, est-ce à cause des risques ? Tu as pourtant remporté le SX de Brienon avec ton pilotage fluide habituel.

Oui c’est l’année de la retraite et l’objectif était d’être champion de France Elite pour le team Honda SR. Brienon s’est effectivement bien déroulé même si je me suis fait de grosses frayeurs dans le dernier tour avec un pneu crevé. Ce n’est jamais bon en SX !

Considérons que les meilleurs pilotes MX1 français du monde soient Paulin, Febvre, Musquin et Boog. Si dans un monde irréel on ne sélectionnait pas Musquin et que Febvre se blessait un mois avant le MXdN, qu’est-ce qui se passerait ?

(Rires) Houla c’est gentil de penser à moi mais honnêtement c’est trop juste au niveau préparation. L’entrainement aurait dû déjà démarrer pour que je sois prêt le jour J à Red Bud. Tu ne peux pas t’aligner comme ça derrière une grille avec un enjeu aussi important.

Tu as déjà participé au MXdN, quelle sensation ça fait de représenter son pays ?

Je n’ai pas eu les résultats escomptés avec l’équipe car nous étions loins du podium. Cependant c’est une sensation énorme de représenter son pays et de participer à une course par équipe. Il n’y a pas d’autre course comme ça dans le monde, tu sens que les fans de ton pays sont à fond derrière toi. Je ne suis pas matérialiste mais j’ai gardé les deux tenues de mes participations, c’était un grand moment.

Penses-tu avoir gagné assez d’argent pendant ta carrière pour profiter de ta retraite ou es-tu obligé de continuer à rester en activité ?

J’ai bien gagné ma vie en tant que pilote mais ça ne suffira pas pour vivre sans travailler. La reconversion est en cours, toujours dans le milieu de la moto.

(ça c’est le moment où Nico n’écoutait pas car il conversait avec Blaise par SMS, toujours en train d’essayer de résoudre le problème de son)

Le team Honda SR est certainement le plus professionnel du championnat de France Elite, penses-tu qu’on pourrait retrouver un jour cette structure en MXGP ?

Josse Sallefranque (le boss du team) est capable de tout. Il est sérieux et en a les capacités. Je pense qu’il en a envie mais aujourd’hui le team n’est pas son métier principal (Josse est cascadeur à Disney Land Paris) et il n’a pas le temps de déplacer la structure sur un championnat du monde. Justement on en parlait avec Livia Lancelot lors du Kenny Festival? Elle nous a annoncé les budget pour son team Honda 114 et ça fait peur.

Le team Honda SR a une saison chargée en volume de courses entre le MX et le SX. Par contre ça reste à l’échelle de la France et les déplacements sont moins importants. Quand tu fais le mondial, tu pars la moitié de la semaine et les frais sont lourds pour voyager.

Les 450cc sont des motos exigeantes, à ton niveau est-ce qu’on demande encore + de puissance ou plutôt les rendre plus calmes ?  

Effectivement les 450cc sont des motos très puissantes mais elles ont énormément évolué à ce niveau-là. Particulièrement la Honda, c’est une moto facile. J’ai eu l’occasion d’essayer les modèles 2019 au Kenny Festival et je pense que je pourrais rouler à mon meilleur niveau avec une moto d’origine. Il y a finalement peu de différence avec les motos du team, juste quelques réglages qui s’adaptent à mon pilotage.

On entend de tout sur les suspensions, que préfères-tu entre une fourche à air ou à ressorts ?

J’ai roulé avec une fourche à air sur ma Honda de 2014 quand j’étais chez 24MX. J’avoue que nous avions eu du mal à les régler. Nous avions réalisé beaucoup de testing mais c’était difficile de trouver la solution miracle malgré la fourche Showa d’usine dont je bénéficiais.

En 2015, chez Kawasaki Bud Racing je roulais aussi sur une fourche à air. Quand Villopoto s’est blessé et a quitté les MXGP, j’ai eu l’occasion de rouler sur la Kawasaki officielle. Là pour le coup ça allait plutôt pas mal.

Qu’est ce qui ne va pas dans ton ressenti sur une fourche à air ? Plutôt dans les virages à plat, sur le sec, dans les basses vitesses, dans les gros chocs ?

Je dirais que ça me dérange dans les grosses ornières. C’est un peu embêtant quand tu fais du mondial (rires)…

Parlons de ta retraite… En te voyant partir au top de ta forme, on se dit que tu aurais pu continuer 5 ans de plus à ce rythme-là, pourquoi arrêter maintenant ?

Oui je peux comprendre ça mais il faut savoir raccrocher. J’ai une famille et le motocross est un mode de vie compliqué. Il ne faut pas croire, les derniers titres que j’ai eus n’ont pas été faciles, c’est beaucoup de travail.

Être papa et sportif professionnel, est-ce possible ?

C’est dur. Il faut une femme qui te supporte à 200% et qui s’occupe beaucoup des enfants. C’est un métier à temps plein pour elle afin que le papa pilote puisse rester concentré sur ses objectifs. Il n’y a pas que les entrainements, il y a aussi les temps de repos qui sont primordiaux. Avec un bébé c’est dur de t’entrainer convenablement si tu ne dors pas la nuit.

Voir Chad Reed justement avec 3 enfants et encore pilote pro à 36 ans, ça t’inspire quoi ?

Une tonne de respect pour Reed. C’est incroyable ce qu’il arrive à réaliser avec une vie de famille aussi prenante. Je ne sais pas comment il fait.

Je suppose que tu suis les MXGP, que penses-tu du titre de Herlings ?

C’est un titre logique et mérité vu le déroulement de sa saison. Il s’est cassé la clavicule et on n’a presque pas vu de différence quand il est revenu. Il a gagné quasiment toutes les manches depuis son retour de blessure. Il est impressionnant car il est au dessus de Cairoli qui lui même est au dessus du reste du plateau.

Le pire c’est qu’il bat Cairoli en le battant à la façon Cairoli. En début de saison Herlings gagnait les manches en remontant sur l’italien dans les 5 dernières minutes de course. C’est un monstre physiquement et Antonio aura du mal a atteindre un tel niveau en 2019 pour le battre.

Comment expliques-tu qu’on voit des champions de plus en plus jeunes en MX2 ? Prenons l’exemple de Prado qui ne devrait pas tarder à décrocher le titre.

Je pense que c’est dû à la limite d’âge des 23 ans en MX2. Un gars comme Mickaël Maschio n’aurait jamais été champion du monde à son époque s’il y avait eu cette règle. Peut-être qu’un jeune aurait eu le titre à sa place à ce moment-là s’il n’avait pas pu rester. Pour moi c’est l’explication majeure, je n’en vois pas d’autres.

Xavier tu l’attendais, j’en suis sûr… C’est LA question du jour présentée comme d’habitude par CBO ! cbogroup.fr pour être précis, nouveau site internet avec toutes les marques, pièces et événements pris en charge par le concessionnaire le plus réputé de France !

La question et très simple : comment gagner de l’argent en motocross ? Pour toi qui vas être retraité ou pour un jeune qui veut se lancer dans le milieu ?

Pilote ça peut très bien payer mais il y a des risques et il faut rester à l’écart des blessures. Il faut aussi faire des sacrifices. Je pense que tester des suspensions peut rapporter aussi par exemple…

Le mieux pour mettre de l’argent de côté est d’être mécano de Grand Prix. En fait tu travailles tellement que tu n’as pas le temps de dépenser ton argent (rires) !

Il y a aussi des coachs qui ont trouvé le bon filon avec certains pilotes et qui dégagent pas mal d’argent.

J’ai discuté avec des concessionnaires au Kenny Festival et ils disent que les temps sont durs. Quoi qu’il en soit le motocross est un milieu de passionnés. Il n’y a pas beaucoup d’argent à s’y faire mais le principal est de vivre de sa passion je pense.

Merci beaucoup Xavier et désolé pour ces soucis techniques ce soir, en espérant te retrouver très bientôt en passant ton temps de retraité avec MX Reflexion.

Avec plaisir c’était vraiment cool. On se voit bientôt, salut à tous !

Propos recueillis par Nico Bombin lors du Live Facebook du mardi 19/09/18

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