Mais c’est qui ce gros ?

Si vous suiviez l’actualité dernièrement, vous aurez certainement noté la présence de Nico Izzi lors de la Red Bull Straight Rhythm Race. Nico qui ? Ah oui Nico Izzi, le gros qui finit derrière Nick Wey au premier tour ?
Alors pour commencer, il est certes gros, mais il est tombé dans une certaine forme de potion magique quand il était ado. Voici un récapitulatif de son histoire.

Comme tout américain devant faire ses preuves sur la scène amateur, ses titres à Loretta Lynns lui auront permis de débuter sa carrière pro chez Makita Suzuki lors de la mi- saison 2007 (à l’époque où les Suz étaient cools et en pleine évolution). À seulement 17ans, il claquera d’exceptionnels top-10 en outdoors. Déjà à l’époque Nico était dans l’ombre d’un certain Trey Canard ou encore Austin Stroupe et Tyler Bowers.
C’est en 2008 que sa carrière décolle grâce à de gros progrès sur son pilotage, notamment en supercross avec un podium final derrière Canard et Villopoto. Il sera aussi élu « Rookie of the year » à la fin de sa bonne saison outdoors (top 5 au général).
En 2009 Roger De Coster mettra de gros espoirs en lui (pour sa dernière année sous contrat) mais ils se verront anéantis par une grosse chute sur un triple à Jacksonville. Il se relèvera avec le talon cassé et sa saison définitivement terminée. Au passage les enfants : évitez de tenter un triple en SX en 1ère, surtout avec un 250 RMZ.

C’est à partir de ce moment-là que la descente aux enfers débute. Des complications avec sa blessure le poussent vers une accoutumance aux antidouleurs. Il découvre aussi les joies de la vie et la Californie avec des soirées où il cèdera à la tentation des filles, de l’alcool et de la drogue. Sa convalescence ne lui permettra pas de repartir sur de bonnes bases et les saisons de 2010 à 2013 se cantonneront aux blessures, contre-performances, changements de teams, contrats de dernières chances mal négociés… Le seul moment de bonheur pendant ces années se limite à la naissance de sa fille (par accident) en juillet 2010, mais il a même du mal à réaliser… Même une bonne Honda of Troy de 2011 ne le remettra pas sur les rails, c’est pour dire !

Tout ça pour finir en cure de désintoxication à l’intersaison 2015/2016 et essayer de revenir sur le droit chemin. Et nous voilà enfin en cet hiver 2016 à la Red Bull Straight Rhythm ! Grâce aux efforts de ses proches et à l’association Sick Recovery Racing, Nico est enfin de retour en forme (en formeS aussi, certes) sur une « presque » piste de SX. En espérant qu’il reste sur la bonne voie et que nous le verrons en championnat AMA en 2017.

Moralité 1 : donner des millions de dollars à un gamin de 17 ans alors qu’il n’a pas encore fait toutes ses preuves n’est pas une bonne solution.
Moralité 2 : mieux vaut tenir l’alcool et ne pas bruler les étapes en faisant ses preuves en UFOLEP, très formateur à ce niveau. D’ailleurs le jaune est plus performant dans un verre plutôt que sur la couleur des plastiques.

Voilà ce n’est rien d’extraordinaire en terme de carrière sportive mais nous considérons qu’il mérite que les gens connaissent son passé. La presse spécialisée MX en France ne tirerait pas grand profit avec la rédaction d’un article sur un pilote oublié depuis des années. Nous sommes là pour ça ! Attention n’allez pas croire qu’ils en ont après les gros, vous lirez d’ailleurs toujours des articles sur Arnaud Demeester et sa carrière dans le sable du Touquet. Ou encore Ricky Carmichael, le nouveau gros à la retraite. Voire même James Stewart le (pas nouveau) gros (pas encore ?) à la retraite !

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